L’un des avantages incontestables de la vie nomade, ce sont les heures disponibles pour lire. Romane peut aujourd’hui dire qu’elle a lu toute la série des Harry Potter, mais aussi celle des Ramsès de Christian Jacq, les derniers Petits Nicolas, les incontournables de Marcel Pagnol et j’en passe. Elle n’est pas la seule à travailler ses classiques puisque j’ai mis les derniers jours à profit pour –enfin- lire Belle du Seigneur d’Albert Cohen. Ce livre est considéré comme l’un des chefs d’œuvre de la littérature moderne et je n’avais jamais réussi à entrer dedans. C’est fait, et si j’en ai apprécié le style et la fabuleuse critique sociale, l’histoire d’amour qui isole du reste du monde m’a laissé un goût amer. Parce qu’elle m’a forcé à un parallèle qui m’a fait douter de nos choix. Solal isole Ariane du reste du monde et l’un l’autre finissent par s’étouffer dans leur amour qui n’a aucun avenir en dehors d’une vie sociale, au minimum, ordinaire. On ne se suffit jamais à soi-même, tu le sais surement aussi.
Avions-nous fait l’erreur d’isoler notre famille de toute vie sociale ? La vie nomade, c’est être toujours en train de partir, de quitter quelqu’un ou un endroit. C’est aussi, ne pas avoir vu ses amis depuis plus d’un an, tout comme ses parents, frères et sœurs, cousins et cousines… était-ce une idée si lumineuse, le doute m’a pris d’un coup vois-tu.
Oui, je doute donc je suis, et pour le coup partir voyager loin n’y change rien, au contraire. J’en profite pour faire une rapide parenthèse: Tu as pu me dire une fois ou l’autre, que ta vie te semblait insurmontable en ce moment, et que tu ferais bien comme nous, tout plaquer pour aller voir si l’eau est plus bleue ailleurs. Très mauvaise idée, crois-moi. Si tu pars, fais-le pour le plaisir de voyager, mais surtout pas pour fuir. Tu tomberas régulièrement sur toi-même en chemin, et ce n’est pas simple tous les jours !!
Bref, je te disais donc que Solal me faisait douter, et j’avais tort. J’avais tort parce qu’une fois refermé ce livre, nous sommes arrivés à New York. Là nous avons rencontré Pascal, aperçu lors de notre premier passage, et que nous avons invité à boire un verre sur le bateau. Pascal est français, marié à Catherine, une américaine de Long Island, et il promène les touristes français sur l’Hudson. Il nous a tout de suite proposé de le rejoindre à Long Island pour passer la journée de dimanche ensemble. Une journée géniale passée à manger des hamburgers, jouer au baseball, pêcher et surtout discuter. Nous espérons les voir en France lors de l’un de leurs prochains séjours.

On est aussi tombé sur une expo de voitures américaines
J’avais tort parce qu’à Long Island nous avons retrouvé nos amis de Tranquila, Jean Luc et Janice, et qu’avec eux nous avons passé de belles soirées à attendre que Dorian s’éloigne … tranquillement.
J’avais tort parce qu’à Long Island nous avons aussi rencontré Ariane et Ben. Avec Ben les enfants ont pêché encore, mangé une glace, pendant qu’Ariane me racontait ses années New Yorkaises. Elle y travaille comme guide pour les français.
Bref, j’ai réalisé qu’on ne se coupait pas du monde, mais qu’on se mettait en condition pour rencontrer toujours plus de monde, ce qui est quand même très différent.
Alors c’est sûr, tu nous manques beaucoup, mais on revient dans pas si longtemps et d’ici là, on va en profiter, parce que tout ça, c’est quand même dingue.

Entrainement de tennis au coucher de soleil à Waterford

Vu en plein New York !!

Champs de fleurs dans Chelsea

Chesapeake City, l’un des plus mignons villages que nous ayons traversé
Bon, c’est là-dessus que j’aurais dû te laisser, et depuis, on a appris qu’il allait falloir refaire tout l’antifouling de notre coque qui (d’après une analyse très scientifique réalisée par moi-même et supervisée par Oliv, autant dire que c’est du sérieux) n’a pas supporté les eaux trop chaudes du mois de juillet. Il se décolle de la coque n’assurant plus du tout son rôle de protection contre les algues et l’humidité. Nous sommes donc à sec à Annapolis, en train de nous demander si on plombe encore une fois notre budget ou si on ponce nous-mêmes.
Tu devines sans mal je pense, quelle est ma conclusion et quelle est celle d’Oliv ? (bien sûr que nous ne sommes pas d’accord, nous ne sommes jamais d’accord !!!)

Bcp trop de choses à dire sur cette photo : le nez qui a encore pris, l’énorme biscotto, ou le short qui tombe tellement il a perdu du poids ???

Avant de poncer, on lave, et ce n’est pas du luxe !
je continue à vous suivre et j’adore. Bravo pour ce que vous faites , pour tes récits passionnants et bon vent pour la suite du voyage qui vous enrichit chaque jour. Très affectueusement. Toutite
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Merci Toutite pour votre message, je suis toujours contente d’avoir des nouvelles des uns et des autres ! a bientôt
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Hello, courage à vous. Mais sachez qu’ici c’est la même chose. Nous passons notre retraite dans les travaux. Rien ne sert de fuir, où que l’on aille la réalité s’impose. Alors… le tout est d’avoir le choix des armes, d’être libre. Bises
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c’est tout à fait ça ! bises à vous aussi
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